mercredi 6 février 2013

Chats

Je travaille sur la réalisation de têtes de chat. En voici une, durant différentes étapes de sa finition.














Ici avec son compère, non terminé.





Tête de chat fuchsia et bleu (2013)
(fil d'acier, laiton, grillage, fil de cuivre)





Le mini chat roux de février 2013.
(fil d'acier, laiton, fil de cuivre, grillage
il mesure 21 cm de haut.)


Ce petit félin est un dessin dans l’espace. Comme tous mes objets métalliques, il est creux, tout en surfaces, facettes et lignes extérieures. Parfois seul un fil rend compte d’un volume. Chaque centimètre de fil a été tordu, plaqué, lissé ou arrondi, placé à un endroit spécifique, sur une sorte de chemin de tracés que j’ai jugé le plus approprié pour rendre compte du galbe de la silhouette féline. Il est encore bien imparfait malgré tout le temps passé à le regarder avant de reprendre une courbe, un angle. Il est plus imaginaire que vraiment réaliste. Sa gueule de travers, un peu trop allongée, son regard vert pomme entre deux oreilles résumées à un fil lui donnent une présence particulière. 



C’est le plus petit chat que j’ai fait. Je ne crois pas être en mesure d’en réaliser de plus petits avec le même fil : de l’acier en 1,1 mm de section et du laiton en section voisine (1 mm). Le grillage sur les babines et le nez est le plus fin que j’utilise ; sa maille est la plus fine que j’ai trouvée. Je l’ai cousu avec du fil d’acier de 0,3 mm de section. Comme à mon habitude, je me suis très peu servie des pinces : une petite pince coupante, une pince allongée pour attraper le fil à l’intérieur de la structure, quand les doigts ne passent plus, une petite pince à bouts plats pour plaquer les fins de fil m’ont suffi. 


Comme il est quasiment transparent, on peut voir sa face sous tous les angles et jouer avec le regard à la voir bouger en même temps que soi. Egalement, si l’on projette le faisceau d’une lumière sur lui, l’ombre produite donne une autre vie à la bête : les entrelacs de fils métalliques produisent au mur un dessin de lignes de forces où la couleur absente laisse place au relief esquissé en traits nerveux. Et selon l’inclinaison du faisceau, grandie, élégante, elle est Bastet incarnée en lignes noires ou bien encore piteux chat de gouttière, les oreilles rabattues sous la réprimande.

Il est possible de voir des ombres de mes objets métalliques au message : ombres




les photos les plus sombres sont prises à la lumière de deux bougies.

Un autre chat en fil sur :
un félin tranquille


8 commentaires:

  1. mignon tout plein ce chat... enfin sa tête... sinon, chouette le changement de présentation, fait + pro... j'aime beaucoup..

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    1. merci Lionel. Je trouve que le fond sombre permet aux photos de respirer, il est suffisamment neutre. Jolie journée sous le soleil timide, Lionel !

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  2. vue en vrai, encore plus jolie cette tête de chat!!!

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  3. parfait, photos variées, lumière-ombre. Le texte est bien, technique, précis sur la façon dont tu construis ton objet et laissant libre cours à l'appropriation dudit objet, avec une envie d'imaginer comment l'on pourrait l'"utiliser"...

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  4. Heureuse si ce travail te plaît, Lionel, le texte et les images ! Je ne sais pas si on parvient vraiment à s'approprier ces objets métalliques... Tantôt dessins, tantôt sculptures, ils ont bien des facettes, des visages et des expressions que la lumière révèle au fil des journées. Miroirs de nous-mêmes, de nos préoccupations, ils sont pour moi des écrans où se projette notre imaginaire.

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  5. Magnifiques photos, magnifique texte, éblouissant travail !
    Tu viens de me filer toi-même l'adresse de ton blog (tu me reconnaitras), et je trouve tes réalisations superbes. Et photographiées avec talent qui plus est.
    Bastet est comme toutes les déesses : polymorphe. Bastet est tantôt chat tantôt lionne : Bastet-Mout-Sekhmet, Bastet nourrit l'ambiguïté et le changement de forme. Bastet est à l'image de ton chat en fil de fer : changeant selon le regard porté sur lui.
    Il y a beaucoup de poésie dans tes réalisations, beaucoup de contemplation et d'interrogations aussi... Comme tu dis ce sont des miroirs de nous-même autant que des miroirs de toi-même.
    A se demander d'ailleurs si le talent véritable d'un artiste n'est pas de savoir effacer son empreinte pour laisser la place à la projection des imaginaires de tout contemplateur de son oeuvre... En tout cas aucun doute, tu es une sacrée artiste !

    Et hop, un blog en favori ! :)

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  6. Merci beaucoup de ce regard très chaleureux sur mon travail, Numenuial !
    Je ne pensais pas que tu passerais dans la foulée :)

    Pour ce qui est des photos, je m'amuse beaucoup à chercher les bons angles, devant un fond noir, souvent, car cela permet à l'acier, au laiton comme aux couleurs de se détacher nettement. Sur fond blanc, je cherche les ombres. C'est une partie très importante du plaisir que je prends à créer ces objets métalliques. J'aimerais avoir un appareil reflex et maîtriser sa technologie pour faire de meilleures photos encore.

    Quand tu me dis que je suis poète, cela me fait plaisir !
    Pour ce qui est des interrogations, j'essaie de les assumer dans le dialogue que je noue avec ceux qui, comme toi, regardent mes réalisations comme des oeuvres qui leur "parlent". Je n'expose pas souvent, mais j'aime montrer mon travail de temps en temps et recueillir des réactions. J'ai fait, aux Arts en Balade 2013 à Clermont-Ferrand, la présentation de mes têtes métalliques dans une cave aux parois voûtées, doté d'un soupirail pour l'aération.( Certaines étaient visibles à la lumière du jour, à l'étage.) J'avais tendu des draps blancs le long des parois de la cave et ainsi, les visiteurs créaient leurs ombres avec les lampes de poche que j'avais emmenées. Le dialogue est venu spontanément car je présentais le Totem et je racontais son histoire. J'ai recueilli de nombreuses réactions, portant sur l'imaginaire, le mien et le leur. J'ai aimé ce moment.

    Maintenant que tu connais le chemin, n'hésite pas à revenir !

    Je te souhaite une chouette journée.
    :)







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